Vangsy Goma, portrait d’un entrepreneur multitalents

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Né à Brazzaville, Vangsy Goma, a passé une partie de sa jeunesse en France. Après avoir suivi une scolarité dans plusieurs établissements de prestige à Paris, il a poursuivi ses études dans le secteur de la communication. L’homme de 36 ans a aussi multiplié les projets entrepreneuriaux en Afrique et il ne compte pas s’arrêter là. Portrait.

Paris. Une après-midi pluvieuse de novembre, Vangsy Goma donne rendez-vous dans un café du Quartier latin, le quartier historique de la culture dans la capitale. Veste cintrée et col roulé bleu marine, après avoir ôté son masque, l’entrepreneur affiche un large sourire. « Je suis pour quelques jours à Paris. J’aime beaucoup cette ville que je connais bien. J’ai passé du temps dans les librairies et les bibliothèques du quartier. J’y ai beaucoup de bons souvenirs », débute-t-il. En ce moment, l’agenda de Vangsy Goma est bien rempli. En effet, il passe une grande partie de son temps à sillonner l’Afrique pour développer de nouveaux projets entrepreneuriaux.

Vangsy Goma, un solide cursus académique

Vangsy Goma débute notre échange en évoquant son parcours et notamment ses études. Il a effectué une large part de ses études en France mais aussi en Belgique, avant d’intégrer l’IDRAC Business School pour y obtenir un Bachelor en Marketing Management. « Il s’agit d’une licence en management plutôt axée marketing », précise Vangsy Goma, en buvant son café. Il occupe plusieurs postes dans le domaine management et dans la communication. « Des expériences qui m’ont permis de beaucoup apprendre », enchaîne l’entrepreneur.

Des années après, alors qu’il cumule déjà de multiples expériences dans le monde de l’entreprise, Vangsy Goma souhaite décrocher un diplôme de l’une des Grandes Écoles françaises les plus prisées : Sciences Po Paris, avec un Executive Master Communication (EMC) qu’il suivra pendant deux ans.

Ce programme dispensé par Sciences Po Paris s’adresse à un public trié sur le volet. Cette formation est dédiée aux professionnels qui veulent devenir des experts dans leur secteur d’activité. Ainsi, l’EMC permet à Vangsy de valider son expertise dans la communication.

Le retour au Congo de Vangsy Goma 

« Mes racines sont ancrées au Congo », enchaîne l’entrepreneur. Vangsy Goma a une conscience forte de l’importance de l’essor économique conjoint de toutes les économies d’Afrique. « À l’issue de mes études, je suis retourné vivre au Congo et en 2008, j’ai fait partie de la Fondation Congo Assistance où durant plus de deux ans j’étais chef de projets dans divers domaines », souligne-il.


Il continue de dérouler le fil de son parcours avec enthousiasme. En 2010, à 25 ans, il rentre à la société nationale pétrolière du Congo. « J’étais en charge du service commercial et j’ai alors fait mes premières armes dans le management », se remémore-t-il. En 2012 il occupe, durant trois années, le poste de directeur commercial de la société MBTP, entreprise incontournable dans le secteur du bâtiment au Congo.

Vangsy Goma : la startup Africab

Au fil des années, Vangsy est parvenu à se doter d’un réseau d’amis et de connaissances professionnelles nécessaire pour tout entrepreneur qui souhaite développer des projets. En 2015, à 30 ans, il crée l’entreprise Africab, qui développe des applications pour smartphone qui mettent en relation des clients et des chauffeurs au sein d’un réseau de transport intégré. « Le but défini est de concurrencer Uber et proposer un service de transport connecté dans toute l’Afrique », avance Vangy Goma. À la création de l’entreprise, les médias sont nombreux à s’intéresser à ce projet, la presse salue son initiative.

L’entrepreneur embauche de nombreux chauffeurs, avec pour objectif de « garder une qualité de service exceptionnelle, avec un parc de véhicules climatisés et haut de gamme », élément phare d’Africab.

L’entreprise acquiert une reconnaissance et parvient à pénétrer le difficile marché des VTC . « Pour assurer le développement de ma start-up, j’ai eu recours à plusieurs investisseurs privés pour intégrer le capital, et après 90.000 courses et plus de 40.500 clients transportés, et face à la concurrence, à la faiblesse du marché et aux charges, je n’ai eu d’autre solution que d’arrêter l’activité en juin 2018 », regrette Vangsy Goma, cette expérience lui a permis de tirer de nombreux enseignements.

Vangsy Goma : La richesse de la jeunesse

Vangsy Goma prend conscience de l’importance de la formation dans ce projet :  les chauffeurs d’Africab, ont d’ailleurs suivi des périodes de formation dont le but était de garantir un niveau de service élevé.

À l’échelle du pays, Vangsy Goma considère que « la formation des jeunes est fondamentale ». Au fil de la discussion, il dit même que c’est une « richesse nationale » et l’un des leviers de croissance. Il considère que la jeunesse doit accéder à certaines professions très pointues dans le domaine de l’agriculture par exemple. L’objectif est de parvenir à une autosuffisance économique, énergétique et même alimentaire.

Vangsy Goma : nombre de projets en perspective

Vangsy Goma à l’entrepreneuriat dans la peau. Il planche sur différents projets, sans dépenser son énergie de manière inconsidérée ou trop confuse et hasardeuse. Il continue sa stratégie d’investissement méthodique dans de multiples secteurs de l’économie locale. Ainsi, l’entrepreneur développe en ce moment une chaîne de restaurants Sports Bar Africa, avec « l’idée de dynamiser des quartiers très populaires, de développer des opportunités d’emploi au niveau local, et de former des jeunes aux différentes professions de la restauration ».

De plus, il est aussi à l’initiative d’un projet de pana-culture qui associe l’agriculture et l’aquaculture. D’une part, la culture de tomates et de laitues dont la production a été conçue afin que les déchets puissent faire l’objet d’un recyclage pour, d’autre part, nourrir l’élevage de tilapias. Très résistant, ce poisson a une chair qui reste très prisée tant pour son goût que pour son tarif accessible.

Dans les mois à venir, Vangsy Goma a bien l’intention de continuer à œuvrer au développement de l’économie du Congo. Nul doute que son expérience, son expertise et ses talents de leader seront autant d’atouts pour la réussite de ses initiatives en cours.

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