L’instabilité politique menace la France de récession économique

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récession économique
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Depuis que le président Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, la France est entrée dans une période d’incertitude financière qui menace de déboucher sur une récession économique.

Les experts avertissent que l’instabilité politique pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la santé financière du pays, certains prédisant déjà un deuxième trimestre perdu pour l’économie française.

Après l’abaissement de la note souveraine de la France par Standard & Poor’s au début du mois, la dissolution a replongé le pays dans la tourmente économique.

Les ménages, les chefs d’entreprise et les analystes s’accordent à penser que la situation actuelle pourrait s’avérer extrêmement coûteuse pour l’économie française si des mesures efficaces ne sont pas prises.

La récession économique freine les investissements et les décisions

« L’incertitude est un facteur difficile à gérer », déclare Bruno Berthet, président du Groupe des industries métallurgiques (GIM). « Cela se traduit par un certain nombre de retards dans les investissements et dans la prise de certaines décisions », ajoute-t-il.

L’année dernière, M. Berthet avait déjà mis en garde contre les difficultés de recrutement du secteur, et l’instabilité actuelle ne fait qu’exacerber ces problèmes.

Récession économique : Inquiétude sur les ventes d’été

Les perspectives économiques du mois de juin semblent sombres et devraient se prolonger en juillet, la première semaine du mois étant consacrée aux élections législatives. L’économiste Marc Touati prévient que cette situation pourrait faire entrer la France en récession, avec une baisse de la croissance aux deuxième et troisième trimestres 2024.

« Nous avons déjà eu un mois de mai catastrophique, et le mois de juin le sera tout autant. Cela veut dire que le PIB français va certainement baisser sur l’ensemble du trimestre », affirme M. Touati. Et d’ajouter : « Pour le troisième trimestre, cela dépendra des mesures qui seront annoncées. Mais là aussi, nous devrions assister à une période de stagnation, voire de baisse de l’activité. »

Les traditionnelles soldes d’été, ajoutent une nouvelle source d’inquiétude. L’économie retient essentiellement son souffle avant le vote, le temps frais et pluvieux ayant déjà eu un impact négatif sur le secteur de l’habillement.

Les grandes entreprises mettent en garde contre le « risque majeur » d’un « blocage durable »

L’Afep, l’association représentant les 117 plus grandes entreprises françaises, a lancé lundi un avertissement sévère concernant le « risque majeur » d’une récession économique prolongée. Elle a souligné que le résultat des élections législatives anticipées pourrait soit atténuer, soit exacerber ce risque. L’Afep a appelé les partis politiques à faire preuve de « responsabilité fiscale » pour éviter un nouveau déclin économique.

« Le risque majeur est celui d’un décrochage durable des économies française et européenne, que les tentations d’isolement international et de fuite en avant budgétaire ne feraient que renforcer », a déclaré l’Afep. « Cette situation mettrait en péril l’emploi et notre modèle social, auquel nous sommes tous attachés », ajoutent-ils, dans une rare prise de position publique.

Éviter un « blocage irréversible »

L’Afep, qui regroupe de grandes entreprises telles que TotalEnergies, Société Générale, Airbus et Danone, avait déjà défini ses priorités avant les élections européennes du 9 juin. Ils ont souligné la nécessité d’un « bond en avant » pour éviter que l’UE ne se laisse « irréversiblement distancer » par l’Asie et l’Amérique du Nord.

Dans la perspective des élections du 30 juin et du 7 juillet, l’Afep a rappelé que la stabilité, la préservation de la confiance des entrepreneurs, la poursuite de la mobilisation en faveur du travail et le maintien de la responsabilité fiscale sont essentiels. Ils ont insisté sur le besoin d’ouverture et l’approfondissement de la transformation des services publics.

L’Afep, présidée par Patricia Barbizet depuis juin 2023, a rappelé que ses entreprises membres emploient 12 % des salariés du secteur privé, représentent 15 % du PIB marchand de la France et paient 20 % des prélèvements obligatoires sur les entreprises en France.

Conclusion

La France se trouve à la croisée des chemins, l’instabilité politique menaçant de faire dérailler sa stabilité économique. La dissolution de l’Assemblée nationale a intensifié les incertitudes, entravant les investissements et retardant les décisions économiques cruciales.

Alors que les grandes entreprises mettent en garde contre les risques économiques prolongés, la nécessité de prendre des mesures efficaces et responsables devient de plus en plus cruciale.

Les prochaines élections joueront un rôle déterminant dans la décision de la France d’échapper à la récession ou de faire face à une période prolongée de récession économique.

 La voie à suivre exige une action décisive, une responsabilité fiscale et un engagement à soutenir la confiance et la croissance économiques.